Dans cette série de 2 articles provocateurs sur la situation de la formation, Eric Normand, fondateur de la société de formation Bärchen, revient sur l’efficacité de la formation et ce que la technologie peut apporter dans cette équation. La présentiel a encore de beaux jours devant lui mais surtout, la formation doit devenir omnicanale pour réellement combiner le meilleur des 2 mondes.
Cette semaine, Eric nous parle des désillusions du e-learning et du manque chronique d’innovations en profondeur dans le domaine de la formation (vous remarquerez d’ailleurs que le mot MOOC n’est pas mentionné une seule fois pour un article sur la formation !).
La réforme de la formation va-t-elle amener de l’efficacité ?
La réforme de la formation a vocation à responsabiliser les acteurs et à transformer une logique de dépense en logique d’investissement. Mais à part le renforcement de l’obligation de former et la réduction du gaspillage, modifie-t-on vraiment l’approche de la formation? Le CPF introduit de nouvelles modalités de formation dans la durée, –bien meilleures que le Dif–, mais quid de l’amélioration des pratiques de formation ? Aborde-t-on le nécessaire sujet de l’efficacité de la formation ? de l’amélioration de la productivité ?
Il faut craindre paradoxalement qu’en s’attachant continuellement à réglementer les moyens (je n’aborderai pas le sujet de l’évolution à 6 ans des collaborateurs) rien de nouveau ne se passe quant au fond ; on observe seulement un jeu de vases communiquant issu de louables intentions, mais sans ambition réelle de refondre la formation et de corriger les biais originels qui sapent son efficacité.
Pourtant, il existe des solutions techniques, mais surtout d’organisation, permettant d’accroître l’efficacité d’une action à prix constant, voire à moindre coût.
Peut-être qu’en tarissant certaines ressources, l’effet le plus important de la réforme sera d’obliger les établissements à réfléchir sur l’efficacité des formations. Aujourd’hui, quelle entreprise peut continuer à dépenser des budgets de formation aussi importants sans essayer d’optimiser le ROI ? Demain quelles entreprises pourront maintenir le même niveau de ROI mais avec des moyens plus faibles ?
Une question d’efficacité
La formation : épargnée par l’exigence d’efficacité ?
Les collaborateurs ploient sous la charge des tâches à accomplir, sont toujours plus sollicités, l’exigence de productivité dirige chaque action : réalité présente ou à venir au sein des établissements financiers ? L’environnement de travail a mu vers une rentabilité définie à l’échelle du poste de travail; pourtant, il existe une dernière activité où la logique de retour sur investissement ne semble pas avoir encore pénétré, un domaine où le mot efficacité semble incongru : la formation continue.
Attention, je ne veux pas dire que le budget formation n’est pas sous pression. Bien au contraire, seul le budget est vraiment sous pression car, pour réaliser des économies, une approche par les coûts prédomine. Comment ? D’une part les établissements ont en moyenne tendance à baisser les budgets consacrés à la formation (y compris en comprimant les effectifs des équipes Formation dans les établissements) et d’autre part ils font pression pour baisser les prix des prestations quand ils ne les internalisent pas dans un objectif d’économie financière.
Un secteur délaissé par l’innovation
Où sont les gains de productivité générés par les innovations techniques ? Où sont les think tanks dédiés à la réorganisation des pratiques de formation ? Où sont les expérimentations destinées à améliorer l’efficacité des cours dispensés ? À ma connaissance nulle part. Le grand chantier de l’amélioration des techniques de formation n’a pas débuté.
Je ne vois pas de R&D pour améliorer, par l’innovation technique et de nouvelles pratiques, la capacité à délivrer ce qu’il faut à qui il faut, quand il le faut et de manière moins onéreuse. La réforme en cours de la formation ne changera rien à cet état de fait.
Le cas du e-learning : un révélateur
Le e-learning a-t-il fait progresser la formation ?
On pourrait nous opposer que l’apparition de modules e-learning depuis une quinzaine d’années a modifié en profondeur les pratiques et remplacé certains cours présentiels.
Ces modules sont constitués de séquences animées, entrecoupées d’exercices et de quizz, d’une durée variable de 15 minutes à une heure et demie. Certains modulent font varier le parcours en fonction des choix de l’utilisateur ou de ses résultats aux tests et exercices. Ces modules que l’on retrouve partout aujourd’hui ne seraient-ils pas la preuve de l’innovation en marche dans la formation professionnelle continue ?
Mon point de vue est que l’utilisation de ces modules permet une baisse de coût plus qu’une augmentation des résultats. Il n’y a rien de mal à vouloir baisser les coûts, au contraire, obtenir le même résultat à coût inférieur est une bonne chose. Mais il faut se rendre à l’évidence : les modules e-learning ne produisent pas le même résultat qu’un équivalent présentiel, la qualité est dégradée. Par ailleurs, à efficacité identique, ils pourraient être remplacés par un medium au rapport qualité prix imbattable, le livre.
Formation présentielle 1 – E-learning 0
La plupart des modules e-learning que nous avons analysés ou que nous avons co-construits – dans lesquels ne s’intègrent ni les serious games, ni les simulateurs – visent principalement la délivrance de connaissances, d’informations plus que de savoirs-faire. L’approche ludique et les efforts d’interactivité qui en sont l’apanage affirmé ne revêtent au final que peu d’intérêt, et ne suffisent pas à t les hisser au niveau de substituts de formations présentielles.
En effet, l’ordinateur n’est pas encore capable de détecter par le langage non verbal les moments de doute, d’incompréhension ou de lassitude de l’apprenant, il n’est même pas encore vraiment capable de répondre à des questions inopinées; il n’a pas davantage la capacité de changer de mode d’explication en fonction du background de l’apprenant et de sa rapidité de compréhension. L’ordinateur déploie des techniques pédagogiques bien limitées par rapport au formateur.
Alors, s’ils ne peuvent prétendre remplacer le formateur, pourquoi investir dans des modules animés complexes et couteux plutôt que dans des livres qui savent depuis quelques siècles transmettre des connaissances de façon plutôt efficace ?
Est-ce que l’habillage, la mise en scène servirait à compenser un manque de motivation décrété chez les apprenants, pour les inciter à rentrer dans le cours et les « maintenir à bord » ?
Un module e-learning bien scénarisé, est en effet plus facile d’accès qu’un document technique aride, l’apprenant pouvant se laisser facilement prendre au jeu. En théorie.
Livre + quizz 1 – E-learning 0
En pratique, face à un écran, l’apprenant peut aussi rester passif, les effets peuvent tomber à plat ; sans contrôle extérieur, nombre de participants cliquent pour faire défiler le module aussi vite que possible.
De l’autre côté, sans s’attarder sur les mécanismes cognitifs, lire un texte permet d’intégrer beaucoup plus d’informations que de regarder une vidéo ou une animation, et la charge émotionnelle facilitant la mémorisation peut aussi bien être rendue à l’écrit, sur support statique que par des animations dynamiques. Les documents n’ont pas l’obligation d’être arides et laids et les textes rébarbatifs ! Nous avons tous appris dans des livres et savons que si certains sont rébarbatifs, d’autres au contraire ont stimulé notre apprentissage.
Un document écrit offre enfin la capacité de revenir sur les éléments déjà vus, l’apprenant étant autonome pour décider quand et où apprendre, bien plus facilement que dans le cadre d’un module e-learning.
De plus le support livre permet de diviser par 10 le cout de production la formation et la solution offre une plus grande flexibilité dans la mise à jour et la diffusion. Produire un film coûte plus cher qu’écrire le livre et nombre de films inspirés de romans ne procurent ni le même plaisir ni la même élévation de l’esprit !
Quant au contrôle des connaissances et de la compréhension, il peut être mené en parallèle de la diffusion d’un livre par un quizz et des exercices en ligne.
Pourquoi dépenser tant d’argent dans le e-learning ?
Pourquoi le dispositif « j’étudie un ensemble de documents puis je valide ma bonne compréhension par un examen en ligne » reste peu répandu malgré son très bon rapport coût/bénéfice ? Pourquoi préfère-t-on dépenser beaucoup d’argent dans des e-learning qui n’apporteront pas de flexibilité supplémentaire et ne se substitueront pas non plus aux enseignants ? Au-delà d’une volonté de « faire moderne », la réponse annoncée est triple. Le e-learning est motivant, il permet de définir avec précision ce qui doit être transmis aux apprenants et permet de mesurer le temps de formation de chacun.
Le e-learning plus motivant ?
Si un e-learning est incapable de stimuler la motivation au même niveau qu’un enseignant, il est en revanche plus accessible en apparence qu’un document que l’on rechignera à lire. Le côté ludique et l’apparence de contrôle sont censés stimuler la motivation et faciliter l’accès. Cela étant il n’y a pas à ma connaissance d’étude sérieuse sur ce présupposé affiché par des fabricants de modules et comme nous l’avons souligné, beaucoup de e-learning ne sont pas vécus comme motivants; l’enthousiasme affiché et la bonne humeur caractéristique des personnages guidant l’apprenant dans sa progression ne provoquent pas toujours l’adhésion des élèves si le sujet sous-jacent est vécu comme rébarbatif et sans intérêt… Le défaut de motivation initial est alors compensé par une pression exogène : il faut le faire.
Définir le contenu délivré… ou intégré ?
Contrairement aux cours en salle pendant lesquels on ne sait jamais précisément ce qui va être dit et montré (sauf à les transformer en défilé de powerpoint sans interaction), et contrairement à des documents qu’on ne peut contraindre les apprenants à lire intégralement sauf à poser une question pour chaque connaissance qu’ils recèlent, le déroulé d’un e-learning est totalement contrôlé.
Minute par minute on sait ce qui est dit et montré. Mais si on contrôle ce qui est dit et montré on ne peut contrôler ce qui pénètre dans le cerveau de l’apprenant, ni même que ce dernier ne surfe pas en parallèle sur le web ou qu’il ne discute pas avec son collègue.
D’autant plus qu’en général les questions de contrôle intégrées dans les modules e-learning ne sont pas difficiles et ne constituent pas une épreuve supposant de mobiliser tout ce qui a été vu. Elles sont là avant tout pour contrôler la progression de l’apprenant, vérifier a minima qu’il ne clique pas sans lire, et surtout avoir la preuve qu’il a bien suivi le module. Ces quizz ne constituent donc pas des épreuves car cela entrerait en conflit avec les deux vertus dont se pare le e-learning pour mieux se vendre : facilité d’accès et caractère ludique. Vertus qui en réalité ne sont pas l’apanage du e-learning comme nous l’avons vu et qu’il faut remettre en perspective car un processus d’apprentissage sans effort est moins efficace. Vertus qui sont probablement exacerbées également pour mieux masquer la réalité d’une volonté de contrôle des savoirs et des apprenants Ce contrôle est voué à l’échec dans sa mise en œuvre mais bien présent dans les intentions. Il prend ses origines dans des obligations légales et réglementaires de la formation continue qui dictent tellement les pratiques à l’œuvre aujourd’hui. Mais il contient aussi certainement une part de crainte à déléguer du pouvoir, au moins inconsciemment.
Rendre compte du temps de formation
Minute par minute on peut savoir ce que fait l’apprenant, a minima en ce qui concerne son interaction avec le dispositif. Cela permet de comptabiliser le temps de formation, les notes, les présences, ce qui a été vu… et de rendre compte de l’efficacité du module selon ces paramètres qui s’avèrent bien éloignés de la réalité d’intégration des savoirs, mais indispensables et souvent suffisants au regard des exigences légales et des pratiques ancrées dans les services formation. Cette approche quantitative est mise en exergue dans les modules e-learning mais reste sous-jacente à l’ensemble des solutions de formation aujourd’hui déployées dans les organisations.
Eric nous proposera le mois prochain son analyse sur le modèle de formation actuel et un début de propositions.
Credit photo : Shutterstock – Training and development business education, Funny portrait clever pupil boy on school board background, Cheerful smiling child at the blackboard. School concept
Article sur la forme assez intéressant et instructif … mais avec quelques omissions.
Plus le temps de se former … donc besoin d’avoir un accès à la formation rapidement et avec un mix de contenus, d’exercices/apprentissage et d’échanges formels/informels
16% des travailleurs en télétravail et pour garder la forme toujours besoin de se former tout en restant chez soi
Besoin d’accéder à la formation … comme on a besoin d’accéder à l’information : c’est à dire avec des supports ludiques et facilitant la lecture (vidéo interactive …)
Le web permet d’effectuer une recherche d’infos tout en permettant de structurer une réponse à un exercice … évolution de la pédagogie inversée
Bonjour,
Vous êtes en avance sur les prochains articles ! Entièrement d’accord sur le mix et l’immédiateté, c’est là que la techno peut aider pour de vrai.
Sur le télétravail, je ne sais pas, je dirais que le différence est surtout entre indépendants et salariés. Les indépendants sont plus agiles car ils ne subissent pas la bureaucratie, plaie des services de formation qui se débattent à remplir formulaires et tableaux et les indépendants visualisent très vite le bénéfice (ou son absence) d’une action de formation. Vice les indépendants !
Sur l’aspect ludique on diverge. Je pense qu’on doit utiliser le ludique dans 2 cas non exclusifs : 1. pour facilité la convivialité, assouplir (et non pas assoupir) le participants qu’il ne soit pas stressé et soit réceptif à la formation. 2. en ruse pédagogique pour l’embarquer et lui permettre d’apprendre en jouant malgré lui, ce qui le motive étant le jeu mais pas le sous-jacent.
La question est de savoir si on a besoin d’user de ruse avec des adultes qui savent s’automotiver, ok pour introduire des jeux mais le côté systématique ou l’approche positive du ludique m’agace un peu. Si on responsabilisait plus les apprenants est-ce qu’on ne pourrait pas faire l’économie de rajouter une couche de ludique qui pollue un peu et peut d’ailleurs tomber à plat (comme pour le elearning)
Quant aux vidéo interactives, je saisis mal le concept, pour moi c’est antinomique mais vous avez certainement des exemples en tête.
Bonjour,
Autodidacte et adepte de la « Classe inversée » j’utilise souvent de la formation en e Learning.
Je suis surpris de vos points de vue quelque peu polémiques contre la formation en ligne. Mais je ne suis pas expert en la matière. Beaucoup me semble dépendre de la motivation de l’élève-adulte et de sa disponibilité. Personnellement je n’aime pas beaucoup avoir recours à un livre, quant au « présentiel » encore faut-il pouvoir et ne pas habiter avec les corbeaux.
Cordialement – Guy
Bonjour et merci pour votre post.
Attention, je n’ai pas dit que le e-learning était inutile. D’ailleurs j’en fabrique moi même sous format rapidlearning. Je dis juste qu’il faut 1. avoir conscience des limites de ses apports en termes de contenu 2. mettre en perspective ses avantages par rapport à son coût de fabrication et 3. ne pas dévoyer son utilisation comme c’est souvent le cas dans des organisations qui l’utilise pour remplacer à moindre coût des cours présentiels.
Sur votre préférence de cours en ligne à des livres, c’est votre choix et justement c’est le sujet des articles à venir : ce qui est important c’est que chacun puisse choisir ses méthodes en fonction de ses contraintes et de ses préférences. La techno est faite pour cela.
Une suggestion si vous êtes loin de tout : les classes virtuelles qui ont aujourd’hui fait leur preuve et sont réellement efficace, si encore une fois on ne les affabule pas de la mention « solution miracle » et si une pédagogie adaptée est appliquée par des intervenants qui font autre chose que de répliquer leur cours en classe.
Merci Eric,
Je vais creuser cette notion de « Classes virtuelles » – Guy
Article intéressant mais trop partiel pour de la formation old school 🙂
A l’heure du social learning, learning mobile , MOOC… Dire qu’il n’y pas d’innovation dans la formation c’est un peu fort !
Je pense au contraire que la réforme portée par l’ANI et les innovations techno vont bouleverser la formation qui engloutit des sommes faramineuses pour des résultats pas toujours convaincants.
bonjour
je travaille essentiellement avec de grands groupes ,essentiellement en mode projet, mais je vois de grands changements dans le domaine de la formation.
Il n’y a pas de doute sur les recherches d’efficacité , de gains de temps, de coûts … mais l’évolution du numérique induit un rapport différent au savoir, en ce sens qu’il ne faut plus vraiment savoir, mais aller chercher souvent à plusieurs ce qui est disponible . Les infos sont denses , accessibles dans les clouds , nos réseaux, les conférences ciblées …
Pour gérer toute cette auto-formation , il faut donc réapprendre à apprendre …pour jouer ensuite son rôle de vecteur avec les collaborateurs. On est bien dans l’innovation, décidée par l’univers numérique et l’avancée s’accélère. Il y a cependant à mon avis beaucoup à inventer … au plan méthodologique par exemple, car travailler avec de gros flux d’informations demande beaucoup de compétences .
Bonjour Eric,
Très bon article, où je me retrouve en beaucoup de points. Mais permettez-moi d’ajouter une réflexion à votre propos, notamment sur la mesure d’efficacité.
En approfondissant, on découvre que toute mesure finale efficace débute par une description précise du manque de compétence à couvrir. Or, lorsque cela est conduit avec précision, au moins 5 fois sur 10 la réponse n’est plus une formation mais soit un aménagement de l’environnement de travail, soit une question de management (mesure et motivation pour aller vite) ! Ainsi, non seulement toutes ces questions de e-learning et autre formation à distance deviennent subalternes, mais le niveau d’investissement en formation décroit drastiquement.
Évidemment, tout cela ne plaît pas à une DRH ou à une direction de la formation dont la survie en entreprise est de consacrer un sempiternel x% de la masse salariale. Et franchement, malgré les réformes de la formation actuelle, je ne vois pas que cela change quoi que ce soit.
Votre article très intéressant m’inspire cependant plusieurs remarques :
-le problème des entreprises en matière de formation, n’est pas de former Dupont ou Durand individuellement , mais de former des équipes, souvent réparties géographiquement dans des lieux différents, voire des pays différents, en même temps et sur les même sujets. Votre argumentaire sur la supériorité du livre papier par rapport au e-learning , avec les problèmes de logistique qui lui sont inhérents, ne tient pas dans ce cas.
– le e-learning peut coûter cher lorsque les entreprises font développer des formations métiers qui leur sont spécifiques.
Il est possible de produire des formations low cost, sur des sujets transversaux, tout en respectant la qualité des contenus pédagogiques grâce à internet et à la vidéo.
http://www.tvdesentrepreneurs.com occupe le créneau de la formation en vidéo par internet des entrepreneurs et managers, depuis 2007 et se positionne depuis le départ avec des offres low cost de qualité. Elle possède un catalogue de 1 100 formations (210 heures) enregistrées en vidéo par 310 experts praticiens de l’entreprise (avocats, consultants spécialisés, coachs d’entreprises, experts comptables, notaires, etc.), accessibles par abonnements (à partir de 0,68€HT par jour).
-Aujourd’hui les grandes entreprises achètent les droits de certaines formations produites par http://www.tvdesentrepreneurs.com pour les installer sur leur plate forme de e-learning ou leur réseau social interne. Les coûts sont relativement bas grâce à une production « industrialisée » et à une diffusion de masse. Ces entreprises peuvent ainsi former des centaines voire des milliers de personnes a des coûts très raisonnables
-La vraie révolution sera quand http://www.tvdesentrepreneurs.com et ses concurrents seront diffusés par les fournisseurs d’accès à internet sur leurs box et inclus dans les bouquets à coté de Netflix
Pour l’avoir vécu moi-même en formation de formateurs avec la CEGOS, j’ai revu un peu mon opinion concernant le e-learning que je trouvais, a priori, un « artifice commercial » plus qu’un outil pédagogique. Mon constat :
– le e-learning est particulièrement intéressant pour des parcours modulaires de formation. Il permet effectivement un apport de connaissances (savoir), plus théoriques, entre des sessions qui sont davantage tournés vers l’acquisition de savoir-faire
– il doit être en revanche bien expliqué en amont aux stagiaires pour qu’ils puissent s’y intéresser et se l’approprier comme tel (l’objectif d’apports supplémentaires hors présentiel)
– il doit être conçu non pas comme un « gadget » un peu infantilisant (le ludique à ses limites…) mais, comme j’ai pu le vivre, via des vidéo avec du contenu et des fichiers à télécharger (fiches et synthèse) sur lesquelles ont peut se référer une fois la formation en présentiel terminée
– l’astuce pour que les apports en e-learning ne s’évapore pas dans la nature une fois consultés : les intégrer en début de module suivant comme une présentation personnelle des stagiaires, ce que nous appelions « réactivation des connaissances ». Un investissement des stagiaires qui fait poser des questions au groupe de manière collective. Il faut cependant des formés volontaires pour un travail inter-session supplémentaire…
– en revanche, les stagiaires doivent être hyper-motivés par la formation car c’est à mon avis une démarche d’apprentissage qui n’est pas motivante et applicable pour tous stagiaires et tous types de formation
Je crée actuellement une action de formation « gestion de projet » pour des assistantes de direction (parcours modulaire en intra) et j’aimerais mettre en œuvre ce système de formation hybride. C’est en revanche un gros boulot de conception mais aussi, et peut-être davantage, une démarche visant à l’implication des stagiaires. : donner du sens là où les salariés en formation continue ne sont pas toujours convaincus.
(Formateur obtu + lecture ppt) = 0 / e-learning = 1/
Internet (Video/ wiki/ blog/forum) = Meilleur resultat.
Eric,
Je suis surpris par autant d’inepties de la part d’un fondateur d’organismes de formation. Votre jugement laisse paraitre une grandz ignorance des théories de l’apprentissages qui ont fait un bond prodigieux depuis la fin du dernier siècle, dans le cadre d’une révolution cognitiviste qui imprégne chaque jour le monde de la formation : apprentissage collaboratif, fonctionnement du cerveau et de la mémoire, co-construction des savoirs, théories de la motivation, etc. Par ailleurs, de nouveau produits et dispositifs de formation naissent chaques jours, dans tous les domaines. L’utilisation de la technologie be se limitent alors pas au e-learning dont vous savez, semble-t-il peut de chose. Avez vous entendu parler des MOOC, des serious game, des visio conférence, des simulateurs et autres modalités pédagogiques modernes ? Votre article ressemble plutot à une projection qu’à un article de fond, teinté d’une grqnde ignorance ; ou alors vous cherchez seulement à polémiquer.
Ah car vous trouvez que tout ce bordel de MOOC, SPOC, COOC ,serious games, etc. Fonctionne ?
Pour information :
« En 2012, la plateforme Coursera estimait que, sur le nombre moyen d’inscrits aux Moocs, c’est-à- dire entre 40 et 60 000 étudiants, seuls 5 % allaient jusqu’au bout des cours. » Même étude faite en 2014. La chose à retenir c’est que sur presque 1M d’utilisateurs au MIT, la moitié s’arrête à la moitié de la formation.
Si vous considérez cela comme une innovation de rupture, je pense que c’est vous l’ignorant ici.
Un rapide calcul suffit à encourager le concepteur de Mooc ou le MIT :
5% de 40 000 représente : 2000 apprenants
1 000 000 / 2 = 500 000
… CQFD
PowerPoint + lecture + formateur = 0. / e-learning = 1
Il n’existe pas de dispositif de formation idéal mais des idéaux-types
Tout dispositif qui explore les possibilités d’apprentissage humaines est le bienvenu.
Il est ainsi nécessaire de comprendre et savoir faire évoluer un dispositif en fonction du contexte.
Point de polémique nécessaire, juste une capitalisation des essais et des erreurs en quête du meilleur.